L’Égypte attire chaque année des millions de visiteurs intrigués par ses trésors antiques et ses stations balnéaires. Pourtant, ce voyage nécessite une préparation minutieuse pour anticiper les risques liés à la sécurité, la santé et la réglementation locale. Entre zones déconseillées et précautions sanitaires, comprendre les dangers potentiels permet de profiter sereinement de cette destination exceptionnelle.
Sécurité et zones géographiques à éviter lors d’un séjour égyptien
La menace terroriste demeure une réalité en Égypte, même si les derniers attentats majeurs au Caire remontent à 2018-2019. Les sites touristiques, les lieux confessionnels et les forces de sécurité restent des cibles potentielles. Le plan Vigipirate français recommande une vigilance renforcée pour tous les ressortissants à l’étranger, incluant l’Égypte. Il convient d’éviter soigneusement les rassemblements, manifestations ou conversations politiques avec les habitants.
Certaines régions présentent des risques sécuritaires majeurs. La zone frontalière du désert occidental vers la Libye fait l’objet d’opérations militaires régulières contre les trafics et les infiltrations terroristes. Une zone interdite aux civils existe depuis 2014 entre Sihah et Jebel Uweinat, dont la violation expose à une arrestation. L’ensemble de la frontière soudanaise, notamment au sud d’Abou Simbel, est déconseillé en raison du conflit et des affrontements depuis avril 2023.
Dans la péninsule du Sinaï, la partie nord reliant Suez à Taba reste formellement déconseillée. Le Nord-Sinaï demeure totalement interdit aux étrangers. Les déplacements vers Gaza et le point de passage de Rafah comportent des risques considérables, avec des fermetures fréquentes et sans préavis pouvant bloquer les voyageurs. Pour le sud Sinaï, notamment Charm El Cheikh et Dahab, il faut privilégier les hébergements sécurisés et éviter les trajets nocturnes vers le monastère Sainte-Catherine.
| Zone géographique | Niveau de risque | Recommandations |
|---|---|---|
| Frontière libyenne | Rouge | Formellement déconseillé |
| Frontière soudanaise | Rouge | Éviter absolument |
| Nord Sinaï | Rouge | Interdit aux étrangers |
| Oasis occidentales | Jaune | Vigilance renforcée |
Les oasis du désert occidental comme Siwa, Baharyiah et Farafah nécessitent une vigilance renforcée. Les autorités y multiplient les contrôles sécuritaires avec check-points occasionnels. Ces déplacements doivent respecter scrupuleusement les itinéraires routiers sécurisés. Dans les grandes villes égyptiennes, particulièrement Le Caire et Alexandrie, la prudence reste de mise sur les sites très fréquentés. Si vous recherchez des informations similaires sur d’autres destinations, découvrez également les dangers du tourisme à Agadir.
Risques routiers et déplacements dans le pays des pharaons
L’insécurité routière constitue l’un des dangers majeurs pour les voyageurs en Égypte. Le réseau routier présente une qualité convenable sur les grands axes mais devient médiocre sur les voies secondaires. La signalisation insuffisante, le non-respect généralisé du code de la route et l’état vétuste du parc automobile exigent une extrême prudence. La fréquence d’accidents mortels atteint des niveaux très élevés, particulièrement lors des trajets nocturnes.
Circuler de nuit hors des centres urbains et sites touristiques est formellement déconseillé, que ce soit au volant ou dans un bus. Pour les longs trajets diurnes, il est recommandé d’éviter de conduire sans accompagnateur arabophone connaissant les itinéraires. L’incivisme routier généralisé provoque régulièrement des échauffourées : ne jamais répondre aux provocations ou prises à partie.
Les distances importantes entre stations-essence obligent à rouler avec un réservoir constamment plein. Les déplacements en taxi nécessitent de définir préalablement le prix de la course. Pour les VTC via applications, toujours se positionner à l’arrière du véhicule et éviter les déplacements nocturnes. Les femmes ne doivent pas voyager seules. Refuser catégoriquement tout véhicule ne respectant pas les normes de sécurité, notamment l’absence de ceintures.
Les minibus de transport collectif sont formellement déconseillés en raison de la fréquence des accidents. Le réseau ferroviaire égyptien, ancien et mal entretenu, connaît régulièrement des accidents mortels. Seules deux liaisons restent acceptables : Le Caire-Alexandrie et Le Caire-Louxor/Assouan.
- Ne jamais circuler de nuit hors zones urbaines
- Privilégier un accompagnateur arabophone pour les longs trajets
- Éviter absolument les minibus collectifs
- Maintenir systématiquement un réservoir plein
- Vérifier la présence des ceintures de sécurité
Les déplacements hors axes routiers exposent au risque de mines antipersonnel. Les zones désertiques du Sinaï, les régions côtières de la Mer Rouge, le désert libyen, la région d’el-Alamein et les zones limitrophes du Soudan présentent des dangers élevés. Une zone non signalisée peut s’avérer mortelle. Tout déplacement hors réseau routier nécessite une recherche préalable d’informations sur l’existence éventuelle de champs de mines.
Précautions sanitaires et risques naturels essentiels
Le système de santé public égyptien présente des lacunes importantes. Les hôpitaux publics souffrent de saturation, de conditions d’hygiène défaillantes et de manque de matériel performant. Les établissements privés offrent des services meilleurs mais pratiquent des tarifs très élevés. Sans assurance maladie internationale adaptée, l’accès aux soins peut être refusé, même en urgence vitale. Les assurances liées aux cartes bancaires restent généralement insuffisantes.
La pollution atmosphérique au Caire atteint des niveaux dangereux pour la santé. Lors des pics de pollution, il faut réduire les activités extérieures et s’hydrater abondamment. Les personnes souffrant de maladies respiratoires, les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées doivent limiter leurs sorties et maintenir fermées portes et fenêtres.
La dengue est présente sur l’ensemble du territoire égyptien. Cette maladie virale transmise par les moustiques provoque forte fièvre, douleurs articulaires et maux de tête. Aucun vaccin ni traitement préventif n’existe actuellement. La prévention repose sur les mesures anti-moustiques : vêtements couvrants de couleur claire, produits répulsifs, moustiquaires et climatisation. En cas de fièvre, consulter rapidement en privilégiant le paracétamol et en évitant absolument l’aspirine.
La rage reste présente et transmissible par morsure, griffure ou léchage par un mammifère infecté. La mortalité est très élevée sans prise en charge rapide. Seuls les hôpitaux et centres gouvernementaux peuvent effectuer le protocole anti-rabique comprenant 5 injections. Serpents et scorpions peuplent les zones rurales et désertiques, certaines espèces comptant parmi les plus mortelles comme le scorpion Androctonus ou la vipère des Pyramides.
Les risques naturels incluent une activité sismique notable, particulièrement au Caire et dans le Sinaï oriental. Les tempêtes de sable, accrues lors du khamsin printanier, peuvent atteindre 140 km/h et rendre les déplacements extrêmement dangereux. L’été, les températures dépassent facilement 40 degrés. Pour éviter insolation, coup de chaleur ou déshydratation nécessitant une hospitalisation, porter chapeau à larges rebords, lunettes adaptées, appliquer régulièrement une crème solaire à indice élevé et boire fréquemment.
Réglementation stricte et arnaques courantes à connaître
La législation égyptienne se montre particulièrement sévère concernant les stupéfiants, incluant les drogues douces. Les peines peuvent atteindre vingt-cinq ans d’emprisonnement voire la peine capitale. Les produits CBD, légaux en France, sont interdits en Égypte. Le Tramadol est formellement prohibé, toute possession entraînant des peines très lourdes. L’usage de drones ou téléphones satellites nécessite une autorisation spéciale sous peine de confiscation définitive et poursuites.
Les restrictions photographiques sont strictement encadrées. Il est interdit de photographier bâtiments militaires, commissariats, ministères, ambassades, infrastructures comme les aéroports, le canal de Suez, les ponts, ports et postes-frontières. Même les militaires et policiers ne peuvent être photographiés. Certains musées demandent de laisser l’appareil photo à l’entrée. Pour des conseils similaires dans d’autres destinations méditerranéennes, consultez les dangers potentiels d’un voyage à Malte.
Les arnaques touristiques prolifèrent dans les zones hyper-touristiques comme Gizeh ou Louxor, aggravées par les difficultés économiques. Le faux papyrus à prix exorbitant, les artefacts prétendument authentiques et les courses de taxi qui triplent représentent les pièges classiques. L’arnaque au billet transforme un billet de 50 livres en 5 livres : toujours annoncer haut et fort la somme donnée.
Dans les souks, la négociation reste obligatoire. Ne jamais acheter au prix initial du vendeur. Les rabatteurs et faux-guides peuvent gâcher l’expérience : rester ferme et savoir dire non. Pour les paiements par carte bancaire, privilégier les espèces auprès des petits commerçants. Vérifier scrupuleusement chaque montant et conserver les justificatifs. Refuser catégoriquement de communiquer le code de carte bancaire.
Le commerce et l’exportation d’objets archéologiques sont sévèrement réprimés. Même les copies peuvent valoir arrestation, garde à vue prolongée et expulsion. La livre égyptienne n’étant pas convertible internationalement, calculer ses dépenses pour ne pas repartir avec une somme importante inchangeable en Europe. Toujours avoir de la monnaie car de nombreux chauffeurs feignent de ne pas en disposer pour garder la différence.





