Le Costa Rica, surnommé la Suisse de l’Amérique centrale, attire chaque année plus de 2,47 millions de visiteurs séduits par sa biodiversité exceptionnelle et son cadre naturel préservé. Pourtant, comme toute destination touristique, ce petit pays d’Amérique centrale présente certains risques qu’il convient de connaître avant de s’envoler. Bien que classé 58ème au Global Peace Index 2024 et considéré comme le pays le plus sûr de la région, le Costa Rica n’est pas exempt de dangers. Moins de 0,5% des touristes signalent un incident de sécurité, principalement des vols opportunistes plutôt que des crimes violents. Comprendre ces risques permet de voyager en toute sérénité et de profiter pleinement de l’expérience Pura Vida.
Les risques naturels liés au climat et à la géologie
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Costa Rica connaît une activité sismique et volcanique importante. Les tremblements de terre, généralement d’amplitude limitée, surviennent régulièrement. Les péninsules de Nicoya au nord et d’Osa au sud sont particulièrement exposées à ces secousses telluriques. En cas de séisme, il est impératif de conserver son calme et de suivre les instructions des autorités locales.
Concernant l’activité volcanique, plusieurs volcans font l’objet d’une surveillance constante en 2025. Le Turrialba, situé à 35 kilomètres à l’est de San José, connaît un regain d’activité depuis 2017 avec des éruptions fréquentes. En janvier 2018, son éruption a perturbé l’aéroport international Juan Santamaria, entraînant des fermetures temporaires. Le Poas, à 30 kilomètres au nord de la capitale, reste le plus instable avec des fermetures fréquentes du parc national en raison d’émissions de gaz et cendres volcaniques toxiques. Le Rincón de la Vieja connaît plusieurs éruptions par mois provoquant des coulées de boue dangereuses sur son flanc nord. Il est indispensable de consulter le site OVSICORI avant toute visite, car la situation peut évoluer rapidement.
La saison des pluies, qui s’étend de mai à fin novembre avec un pic en septembre-octobre, représente un autre danger naturel significatif. Les orages sont fréquents, subits et parfois violents, survenant généralement à partir de mi-journée. Ces précipitations intenses entraînent des risques importants d’inondation et de glissements de terrain. Les axes routiers peuvent être coupés et les crues des rivières spectaculaires. En 2022, la tempête tropicale Bonnie a causé d’importantes inondations et glissements de terrain, illustrant les risques réels sur le réseau routier même en dehors des ouragans majeurs. Un véhicule 4×4 devient obligatoire et il faut prévoir 50% de temps de trajet supplémentaire durant cette période.
| Période | Risques naturels | Précautions recommandées |
|---|---|---|
| Décembre à avril (saison sèche) | Faibles – Conditions optimales | Période idéale, accessibilité maximale |
| Mai à novembre (saison des pluies) | Élevés – Inondations et glissements | Véhicule 4×4, surveillance météo constante |
| Toute l’année | Activité sismique et volcanique | Consulter OVSICORI, respecter consignes |
La sécurité routière et les déplacements
Le Costa Rica affiche un taux d’accidents de la route très élevé, classé parmi les pires pays pour conduire selon l’application Waze. Les routes présentent de multiples dangers : état défaillant, absence de signalisation, configuration sinueuse avec rétrécissements fréquents, irrespect du code de la route et comportement imprévisible des conducteurs. Le trafic dense avec de nombreux poids lourds et autobus, combiné à un éclairage public défaillant ou inexistant la nuit, aggrave la situation. De nombreux conducteurs circulent sans phares, créant des situations particulièrement dangereuses après le coucher du soleil.
L’état des routes varie considérablement selon les régions. Si les principales autoroutes sont en bon état, 70% des routes secondaires ne sont pas pavées et deviennent particulièrement difficiles après les pluies. Un véhicule 4×4 est indispensable pour atteindre 40% des destinations touristiques. Les limites de vitesse sont fixées à 60 km/h pour les autoroutes et 40 km/h pour les autres routes. Le port de la ceinture est obligatoire et la conduite s’effectue à droite, comme en France.
Pour la location de véhicule, il convient de vérifier attentivement l’état du véhicule (freins, pneus, feux) et le contrat d’assurance. Le prix affiché en ligne, entre 30 et 40 dollars par jour, n’inclut jamais les assurances obligatoires. Le budget réel oscille entre 70 et 100 dollars par jour pour un 4×4 de base, incluant l’assurance responsabilité civile et l’assurance collision. Il est fortement déconseillé de conduire la nuit et de louer des quads, au regard des accidents graves et mortels liés à l’absence de port de casque, la vitesse excessive et le mauvais état des routes.
Les transports publics représentent une alternative sûre. Les bus des services réguliers circulent généralement dans de bonnes conditions, bien que peu confortables. Pour découvrir d’autres destinations où les précautions de sécurité sont également importantes, il existe des ressources détaillées. Les minibus, plus confortables et chers, sont totalement sûrs et principalement conçus pour les touristes. Dans tous les cas, il est recommandé de toujours arriver à destination avant la nuit.
Criminalité et sécurité personnelle
Bien que le Costa Rica soit considéré comme relativement sûr, le pays connaît une augmentation importante de la criminalité avec un taux d’homicides élevé et une délinquance en développement sur l’ensemble du territoire. La violence liée aux gangs et aux trafics de drogue est une réalité croissante, particulièrement dans la province de Limón sur la côte Caraïbe, et certains quartiers de San José et Puntarenas. Ces affrontements ne ciblent pas directement les touristes, mais ceux-ci peuvent être des victimes collatérales.
La petite délinquance constitue la principale menace pour les visiteurs étrangers. Les vols à la tire, vols de sacs à l’arraché et cambriolages dans les locations de vacances se produisent principalement sur les plages, dans les bus et aux arrêts de bus, dans les véhicules de location qui sont particulièrement ciblés, et dans les restaurants. Des cas de cambriolages et de violences graves sont à déplorer dans le Guanacaste, notamment aux alentours de Tamarindo.
À San José, plusieurs quartiers nécessitent une vigilance accrue : Distrito Merced avec le marché de la Coca-Cola et Barrio México, Distrito Catedral incluant les barrios la California et Francisco Peralta, Distrito Hospital avec les barrios Cuba et Colón, ainsi que la Zona Roja du centre-ville. Il est déconseillé de se promener la nuit seul dans les quartiers isolés, parcs publics ou sur les plages, même dans les quartiers réputés sûrs comme Escalante ou Amón.
Pour minimiser les risques, plusieurs précautions s’imposent :
- Ne jamais laisser documents ni effets personnels sans surveillance
- Ne pas ranger passeports et cartes bancaires dans des sacs, mais les dissimuler sous les vêtements
- Ne pas porter d’objets de valeur visibles comme montres ou bijoux
- Déposer les documents originaux au coffre de l’hôtel
- Utiliser uniquement des taxis officiels (rouge avec triangle jaune)
- Ne jamais laisser d’objets de valeur dans un véhicule, même fermé à clé
Les arnaques courantes incluent les taxis au compteur mystérieusement cassé qui gonflent les tarifs, et les fausses excursions proposées avec des réductions de 50%. Le tarif standard depuis l’aéroport vers San José oscille entre 30 et 40 dollars. Il est recommandé de réserver exclusivement auprès d’agences certifiées par l’Institut Costaricien du Tourisme. Tout comme pour un voyage à Malte, la vigilance reste de mise face aux arnaques touristiques.
Santé et risques sanitaires
Le Costa Rica fait face en 2024-2025 à une recrudescence épidémique de la dengue, comme le reste de l’Amérique latine. La protection contre les moustiques représente un impératif de santé publique majeur. Le risque est présent sur tout le territoire, y compris dans la Vallée Centrale, et particulièrement élevé sur les côtes durant la saison des pluies. Les moustiques peuvent également transmettre le chikungunya, le Zika ou le paludisme, bien que ce dernier soit en voie d’éradication complète selon les autorités locales.
Pour une stratégie anti-moustiques efficace, il convient de porter des vêtements longs et couvrants, d’appliquer des produits répulsifs cutanés sur les zones découvertes, de protéger son logement avec des moustiquaires imprégnées d’insecticide et de détruire les sites potentiels de reproduction. Les vêtements de couleur claire attirent moins les insectes, et l’utilisation d’un ventilateur dans la chambre est recommandée. En cas de fièvre pendant le voyage ou dans les semaines suivant le retour, il faut consulter un médecin rapidement et éviter impérativement l’aspirine et les anti-inflammatoires.
Le Costa Rica dispose d’un bon réseau d’établissements hospitaliers publics et privés, avec un système de santé parmi les meilleurs d’Amérique latine. D’un autre côté, les soins peuvent être très coûteux pour les non-résidents. Une consultation de spécialiste coûte entre 100 et 180 dollars, une hospitalisation d’urgence de 24 heures entre 3000 et 6000 dollars, et un rapatriement sanitaire vers la France peut atteindre 100000 dollars. Un traitement anti-venin de serpent peut coûter jusqu’à 10000 dollars.
Il est vivement recommandé de disposer d’une assurance voyage couvrant tous les frais médicaux et le rapatriement sanitaire. Cette assurance doit absolument couvrir les frais médicaux sans plafond trop restrictif (minimum 200000 euros), le rapatriement sanitaire, les activités prévues comme la tyrolienne ou la plongée, et la responsabilité civile. Les personnes souffrant d’un problème de santé doivent voyager munies d’une ordonnance et de sa traduction en espagnol.
Concernant les vaccinations, il est recommandé d’être à jour pour la diphtérie-tétanos-poliomyélite et la rougeole-oreillons-rubéole. Les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées. À compter du 11 mai 2025, tout voyageur devra présenter le carnet de vaccination contre la fièvre jaune s’il provient de pays à risque d’Amérique ou d’Afrique. L’eau du robinet est généralement potable sauf dans certaines destinations balnéaires où la prudence s’impose.





