La Thaïlande figure parmi les destinations asiatiques les plus prisées, mais certaines zones méritent une vigilance accrue pour garantir un séjour sans désagrément. Entre zones de conflit, destinations surfréquentées et risques sanitaires, il convient de bien préparer son voyage pour profiter pleinement de ce pays attirant tout en évitant les écueils.
Les provinces méridionales de Narathiwat, Pattani et Yala restent formellement déconseillées en raison de la présence de mouvements séparatistes armés. Ces régions connaissent des attaques ponctuelles visant principalement les forces de sécurité, avec un risque d’attentats et d’enlèvements. La province de Songkhla subit également des incidents de moindre ampleur, faisant de cette zone une région à éviter absolument pour les voyageurs.
L’intégralité de la frontière avec la Birmanie présente des risques significatifs, à l’exception de Mae Sot. Les dangers incluent le brigandage transfrontalier et divers trafics. Les provinces de Tak et Mae Hong Son requièrent une prudence particulière, d’autant que l’instabilité politique au Myanmar génère des répercussions sur les régions limitrophes thaïlandaises. Des enlèvements de ressortissants étrangers ont été rapportés le long de cette frontière.
Concernant la frontière cambodgienne, une bande de 10 kilomètres est formellement déconseillée. Depuis juillet 2025, des affrontements armés ont touché l’ensemble de cette zone, entraînant la fermeture des points de passage. Les provinces de Trat, Chanthaburi, Sa Kaeo, Surin, Ubon Ratchathani, Sisaket et Buriram sont particulièrement concernées. La présence de mines et d’engins explosifs rend ces zones extrêmement dangereuses. Bien qu’un cessez-le-feu ait été annoncé le 28 juillet 2025, la prudence reste de mise. Cette situation rappelle les précautions nécessaires lors d’un voyage à Malte, où certaines zones requièrent également une vigilance accrue.
Destinations touristiques saturées et quartiers sensibles
Phuket, la plus grande île thaïlandaise, souffre d’un surdéveloppement considérable avec 118 touristes pour chaque habitant permanent. L’île connaît des embouteillages chroniques, des plages bondées et des prix souvent excessifs. La plage de Patong, bien qu’animée, est saturée de vendeurs insistants et présente un risque d’arnaques élevé. Les arnaques touristiques, notamment avec les taxis, sont monnaie courante. Heureusement, des alternatives plus paisibles existent : Nai Harn, Kamala, Surin, Layan Beach et Nai Thon offrent une ambiance nettement plus tranquille.
Pattaya représente une destination controversée, particulièrement connue pour le tourisme sexuel et ses dérives. Avec 98,7 touristes par résident, la ville a perdu une grande partie de son authenticité. Central Pattaya présente une forte affluence avec un risque accru de vols et d’escroqueries. La Walking Street et ses environs deviennent particulièrement risqués tard dans la nuit. Les ruelles Soi 6 et Soi Buakhao sont à éviter, surtout en solo. L’environnement, marqué par l’alcool et les activités illégales, ne convient absolument pas aux familles.
À Bangkok, certains quartiers nécessitent une attention particulière. Patpong et Nana Plaza sont des quartiers rouges peu recommandables, réputés pour les arnaques. Victory Monument attire de nombreux pickpockets, tandis que Khlong Toei affiche un taux de criminalité élevé. Des vols à l’arraché par des conducteurs de moto se produisent régulièrement. Il convient également de se tenir à l’écart des manifestations politiques qui peuvent dégénérer en affrontements, la capitale ayant été la cible de plusieurs explosions en 2019.
Koh Phi Phi, malgré sa renommée internationale, souffre de surpopulation et de dégradations environnementales. L’île accueille 72,2 touristes par habitant et une grande partie de son territoire est recouverte de béton. Des années de tourisme de masse ont endommagé les récifs coralliens et la faune marine. Le trafic maritime incessant perturbe l’écosystème. Il est préférable de partir en excursion d’une journée depuis Krabi ou Koh Lanta plutôt que d’y séjourner. Cette problématique de zones touristiques saturées se retrouve ailleurs, comme pour certains endroits à éviter à Majorque, confrontée aux mêmes défis.
Dangers naturels et risques sanitaires majeurs
Les méduses constituent un danger réel le long des côtes thaïlandaises. De fréquents incidents sont enregistrés à certaines périodes, certains se terminant tragiquement. Il faut rester attentif aux avertissements locaux, porter des chaussures aquatiques et ne jamais ignorer les drapeaux d’avertissement. En cas de piqûre, il convient de nettoyer la plaie au vinaigre ou à l’eau de mer, puis de consulter immédiatement les services hospitaliers.
La saison des pluies, qui s’étend d’avril à novembre dans la majeure partie du pays, génère des inondations importantes. À Koh Samui et sur la côte est, les fortes pluies surviennent de novembre à mars. Plusieurs provinces subissent actuellement des pluies violentes provoquant de graves inondations, notamment Chumphon, Krabi, Nakhon Si Thammarat, Satun et Surat Thani. Il faut éviter de se rendre dans ces zones et respecter les consignes des autorités.
| Maladie | Mode de transmission | Prévention |
|---|---|---|
| Dengue | Moustiques Aedes | Répulsifs, vêtements longs |
| Encéphalite japonaise | Moustiques en zone rurale | Vaccination possible |
| Paludisme | Moustiques (zones frontalières) | Traitement préventif zone 3 |
| Rage | Salive d’animaux infectés | Éviter contacts, vaccination |
Les maladies transmises par les moustiques représentent une menace sérieuse. La dengue, l’encéphalite japonaise, le chikungunya et le paludisme circulent activement. Les frontières avec le Cambodge, le Laos, la Birmanie et la Malaisie sont classées en zone 3 pour le paludisme. Les femmes enceintes doivent particulièrement se méfier du Zika en raison des risques de microcéphalies.
La pollution de l’air affecte gravement certaines régions. De mi-février à fin avril, les provinces du nord, notamment Chiang Mai, subissent une forte pollution due aux feux de brûlis. D’octobre à novembre, les provinces du sud sont touchées par les émissions de feux de forêts indonésiens. Les personnes souffrant de maladies respiratoires, les enfants et les personnes âgées doivent limiter leurs sorties et porter des masques filtrants.
Arnaques fréquentes et précautions indispensables
Les taxis sans compteur constituent l’arnaque la plus répandue. Il faut systématiquement insister pour activer le taximètre ou privilégier des applications reconnues comme Grab et Bolt. Les tuk-tuks nécessitent de négocier fermement le prix avant le départ. Des agents près des gares prétendent que tous les trains sont complets alors que des places restent disponibles au guichet officiel.
Les arnaques liées aux bijoux sont particulièrement sophistiquées. Des guides francophones proposent d’acheter des bijoux prétendument authentiques à des prix deux à trois fois supérieurs au marché. Cette escroquerie ne peut donner lieu à des poursuites car le prix est considéré comme librement accepté. Autour des zones touristiques, certaines personnes affirment que les temples sont fermés et proposent des visites alternatives payantes.
Concernant les locations de véhicules, de nombreuses agences proposent des scooters sans assurance. Il est vivement recommandé de vérifier la mention sur le contrat de l’assurance conducteur, passagers, responsabilité civile et dommages. Il ne faut jamais laisser son passeport au loueur et prendre des photos sous tous les angles du véhicule avant le départ.
La sécurité routière constitue un enjeu majeur avec un taux d’accidents parmi les plus élevés au monde. En 2013, 20 000 personnes sont décédées dans des accidents de la route, dont 90% sur deux-roues. Les casques sont rarement aux normes. Il convient d’éviter les bus de nuit dans la mesure du possible, particulièrement sur la ligne Surat Thani-Bangkok où les vols sont fréquents.
Pour profiter sereinement de la Thaïlande, voici les précautions essentielles :
- Porter des vêtements longs et utiliser des répulsifs contre les moustiques
- Boire uniquement de l’eau en bouteille ou rendue potable
- Éviter les crudités et ne consommer que des aliments fraîchement préparés
- Souscrire une assurance couvrant tous les frais médicaux
- Garder ses objets de valeur dans un sac sécurisé porté devant soi
- Respecter scrupuleusement la législation locale sur les drogues
Il est impératif de disposer d’un contrat d’assistance permettant de couvrir tous les frais médicaux, ces derniers ne pouvant être pris en charge par l’ambassade. Faute de couverture sociale, le risque est de ne pas avoir accès aux soins même en cas d’urgence vitale.





